Annecdotes
Fournier Jacques
- Une tentative d’évasion de mon père.
Le
gardien du camp ne savait pas lire. Le fait de lui présenter un papier
avec la croix gammée et un aigle, pour lui cela était un papier
officiel.
Donc mon père découpe dans un journal du texte avec la fameuse croix
gammée et l’aigle en entête.
Il se présente à la porte du camp. Le gardien lui dit « Papier
bitte“ mon père répond „jawohl“
Il donne le document au gardien qui voit l’aigle et la croix gammée et
lui ouvre la porte du camp.(il était possible de sortir du camp car
des commandos allaient travailler dans les fermes ou les vignes)Mon
père fut repris quelques kilomètres plus loin.
-
Les familles pouvaient envoyer des colis aux prisonniers. Chaque colis
était fouillé.
Ma grand-mère avait envoyé à mon père un paquet de pâtes vermicelle, ce
paquet était constitué de lettres de l’alphabet.
A la fouille un gardien dit « messache confisqué ».
-
La croix rouge effectuait des visites des camps pour voir si la
convention de Genève était respectée.
Les autorités allemandes étaient informées du jour et de l’heure du
passage de l’inspecteur, donc avant son arrivée une distribution de
couverture et de savon était effectuée aux prisonniers.
L’inspecteur à peine parti, les couvertures et le savon étaient repris.
-
Les courriers aux familles étaient autorisés, mais ils passaient à la
censure.
Il était interdit de se plaindre de la nourriture, des puces et des
poux.
Mon père écrivait à sa mère « as-tu des nouvelles de Marie
Rose ». Sa mère disait je ne savais pas qu’il fréquentait une jeune
fille nommée Marie Rose.
Seulement Marie Rose était et est toujours la marque d’une célèbre
poudre anti-poux.
-Lorsqu’il
y avait du chahut dans la baraque les gardiens allemands disaient
« was ist das » et les prisonniers répondaient « petite
fenêtre » ce qui laissait les gardiens perplexes.